Saison 2 (Apostrophes)

Ils engendrent l'effarement, les regards peu amicaux, voire même la sanction : les gros mots sont les pestiférés de notre vocabulaire. Pourtant, ils sont employés de tous et s'avèrent, souvent, très libérateurs. L'injure a sa place dans la linguistique, mais aussi dans les plus grandes œuvres de la littérature française.

La folie est-elle un vrai phénomène ? À travers le témoignage de personnes atteintes de troubles psychiatriques, de psychiatres et de psychologues, la notion de folie est examinée sous toutes les coutures. La vraie difficulté réside dans ce conflit permanent entre le dehors et le dedans, le problème et les solutions qui sont proposées.

Le socialisme et le communisme ne sont-ils pas les deux faces d'une seule et même pièce ? Marx pensait le socialisme comme étant la phase préalable au communisme, une étape dans le cheminement vers une société entièrement anticapitaliste. Mais le socialisme ne freine-t-il pas plus le communisme qu'il ne l'aide à s'installer ?

Un homme politique sait-il, peut-il, doit-il dire la vérité et rien que la vérité ? Pierre Mendès France, en tout cas, entend bien la rétablir. Il s'exprime ainsi au sujet de son livre, La vérité guidait leur pas, qui n'est pas un autoportrait, mais un ouvrage destiné à prouver qu'il était un fervent défenseur de la vérité pour le bien public. Mais la définition de la vérité « politique » est de dire au peuple ce qu'il veut entendre et non ce qui est réel.

L'argent est-il source de conflit ? Scandales, crimes, règlements de compte gravitent autour de la notion d'argent. Parfois, il devient même source d'une vraie maladie : à force de vouloir le garder, on en devient fou... Et ce n'est pas Harpagon qui témoignera du contraire. Le fric fait rêver, certes, jusqu'au jour où il devient un vrai cauchemar.

Afin de débattre sur la question d'une potentielle « crise contemporaine », quatre invités présentent les idées contenues dans leurs ouvrages respectifs. Racines judéo-chrétiennes, nostalgie du passé, avortement, conservatisme... Toutes ces notions, entre autres, sont pensées autour d'un seul et même thème : le réactionnisme. Bernard Pivot devait, initialement, traité le sujet « Êtes-vous réactionnaires ? » le vendredi précédent, soit le 30-01-1976 mais il a volontairement inversé avec le sujet de l'émission « L'Argent, le fric » qui n'était prévue que ce vendredi 06-02-1976. En fait, rien d'important si ce n'est que lors de la présentation du sujet des deux émissions, Bernard Pivot annonce le numéro de l'émission identique aux deux :« la 45 ème ». Alors que l'émission précédente du 30-01-1976 « L'Argent, le fric » est la 45 ème. Cette émission du 06-02-1976, « Êtes-vous réactionnaires ? » est la 46 ème.

Les jeux de hasard ont quelque chose d’exaltant, mais de tout aussi tragique à cause de la fatalité qui en résulte. Les écrivains, auteurs de livres sur les jeux et la chance, discutent autour d’une table de roulette de la singularité du jeu de hasard, de la psychologie de cette pratique, de ses origines et de sa perception dans la société.

L’amour est certainement l’un des thèmes les plus abordés par la littérature et pourtant, il reste un mystère. C’est pour cela qu’on ne trouvera pas deux auteurs qui en ont la même conception. Six écrivains, dont Françoise Sagan, discutent et tentent de définir la notion d’amour-passion, objet de leurs derniers ouvrages.

Robert Debré, son fils, l'homme politique Michel Debré et François Débré viennent tous trois de publier leurs enquêtes, qui comme ces trois hommes semblent reliées par un lien de filiation. Autour des thématiques de leurs ouvrages, santé, famille, éducation, migration, démographie, les invités dressent un état des lieux du monde actuel. Cette émission a été rediffusée le 11/08/1978 (s00e02) (émission 049) avec une préface visuelle de Bernard Pivot présentant l'hommage suite au décès de Robert Debré le 29 avril 1978.

Le champion de boxe Américain Mohamed Ali, ex « Cassius Clay » qui vient de publier un livre autobiographique « Le Plus Grand » est l'invité principal de ce numéro spécial d'Apostrophes entièrement consacré à la boxe. Il est interrogé par Bernard Pivot, Pierre Salinger, Jean Cau, Roland Passevant et Jacques Marchand sur ses mémoires publiées, son opinion sur le Boxing-business, ses convictions politiques, religieuses, raciales, et sa personnalité profonde.

« Je n'ai aucune ambition politique, je veux dire, je suis un humoriste, mais la politique c'est la vie dans la cité, n'est-ce pas, donc ça me regarde ! ». Celui qui utilisait l'humour pour résister, est mort. En 1976, Guy Bedos se heurte, sur le plateau d'Apostrophe, aux hommes politiques écrivains. Les mots (maux ?) du peuple se font entendre autant qu'ils se lisent.

D’où vient l’idée du rêve américain, si ce n'est que de la propagande américaine ? Depuis sa naissance, les États-Unis se sont bâtis sur une promesse mensongère qui a attiré des millions de migrants. Des écrivains et des spécialistes de la société américaine évoquent la genèse et les mythes fondateurs de cette nation, qui participent à façonner son image mensongère à travers le monde.

Les plus grands chefs français se retrouvent autour d'une des tables du célèbre restaurant « Le Train bleu » afin de discuter de la cuisine française et de son évolution. Nouvelles méthodes de cuisson, nouveaux produits, retour à une cuisine simple et authentique : le monde culinaire évolue et s'éloigne progressivement de la cuisine académique.

La violence n'est pas seulement le fait de la guerre. Conflit et injures s'illustrent aussi dans les périodes les plus paisibles de l'Histoire. En réalité, la violence n'est pas plus une affaire de contexte que de temporalité : elle s'exprime partout et tout le temps, sans pour avoir toujours les mêmes conséquences mais le plus souvent des bénéfices pour les politiciens qui prennent soin de l'entretenir afin que les peuples restent diviser et sous le règne de la Peur.

Si ses fables sont connues de tous, sa personnalité l'est un peu moins. Jean de la Fontaine est le poète de la morale, trouvant les bons mots pour répandre la juste parole. Mais comment se fait-il que l'homme derrière l'œuvre soit si peu connu ? Le créateur peut-il être pensé, aimé et critiqué indépendamment de sa création ? Mais aussi, comment se fait-il qu'il passe pour être l'auteur de ses fables, alors qu'il ne le fut pas, s'inspirant d'un prédecesseur...

Première religion de France, le Christianisme ne cesse de déchaîner les passions. À l'heure où l'Hexagone fait face au déclin (programmé, orchestré et voulu) de l'observance des rites catholiques, Bernard Pivot et ses prestigieux invités analysent les stigmates de l'influence de la question spirituelle sur les comportements contemporains. Un débat idéologique animé !

En pleine vague d'engouement pour la télévision, nombre d'interrogations émergent quant à son influence sur la société française. De son rôle politique à la thèse de l'abrutissement, six personnalités médiatiques mènent chiffres à l'appui un débat d'anthologie autour de l'éthique de cette petite lucarne qui prend d'assaut les ménages. Ce « petit écran » permettant de contrôler les peuples en prenant soin de leur distribuer des programmes de propagantes, voire débilisant.

Le travail est-il toujours une valeur fondamentale dans une société de plus en plus tournée vers le loisir ? Progrès, opportunité ou contrainte, les spécialistes présentent chacun une vision différente du travail, évoquent ses aspects négatifs, le manque de travail et le besoin de le transformer pour améliorer son accès et ses conditions.

Entourés de journalistes de la presse écrite sous influences et subventions, Bernard Pivot questionne dans un premier temps leur rapport à l'argent et à l'indépendance, puis dans un second la notion d'objectivité.

Qu’il soit subi ou volontaire, le célibat a longtemps été considéré comme une anomalie par la société. Peut-être qu’il l’est toujours. Victimes, perdants ou encore corrupteurs, les célibataires sont l’objet de ce débat littéraire qui revient sur leur statut social et la portée morale de ce choix ou non de rester dans la solitude.

Trois écrivains se retrouvent sur le plateau afin d'évoquer leur parcours personnel et intellectuel depuis le début de leur carrière. Jacques Laurent, Jean d'Ormesson et Jean Duvignaud reviennent sur une vie bercée par l'amour des lettres et le désir de raconter. Des identités littéraires qui recoupent les champs du privé et de l'intellect.

« Avoir le sens de l’État », « Le bien de l’État », « Être au service de l’État », qu’est-ce que ces expressions signifient selon le contexte, les opinions politiques, la forme de l’État ? Dans un débat de haut vol, les invités discutent de cette notion à travers le temps, de la posture de l'homme d'État et du fonctionnaire, du rôle et des devoirs d'un État.

L'Histoire sous un angle commun, celui qui ne se préoccupe pas de la véracité des faits et ne cherche pas l'adéquation à la réalité mais n'est que le produit, dit « version officielle », issu des gouvernements et de la diplomatie, peignant généralement le contriare de la vérité mais dessert les intérêts de toute nature des pays, aux détriments de ceux des peuples. Les États-Unis, maître en la matière d'arranger, de modifier, d'inverser les accusations se prétendant victimes, passant pour les acteurs du « Bien » et accussant ceux qui leur résistent, désobéissent d'être le « Mal ».

Femme de tête, marginale, amoureuse, passionnée, combattante ou même mère de famille, chaque auteur et autrice sur le plateau peint un portrait de femme différent, mais toujours fascinant. Les écrivains discutent autour de la table de ces figures féminines, fortes, parfois provocantes et qui ont même changé l’Histoire ou le plus souvent, se sont contentées de la traverstir, aux besoins, de mentir. Cette émission porte le même titre qu'une autre ultérieure du 29/05/1981 (s07e22) (émission 286) mais n'en est ni un doublon ni une première partie.

Vastes illusions et mensonges jetés en pâture aux peuples. Penser la liberté est une chose, en parler en est une autre. Quant à l'acter... Tout d'abord parce qu'il paraît délicat de s'accorder sur une même définition de ce qu'est la liberté : devons-nous l'accorder au pluriel ou au singulier ? N'est-ce pas le synonyme de la servitude ou de l'emprisonnement ? La liberté est, ici, en question.

Comment devenons-nous champion de haut niveau ? Quel est l'impact d'une Olympiade sur une ville et ses habitants et sur les bénéfices politiques ? Quels sont les ingrédients de la formidable épopée des verts en 1976 ? Bernard Pivot répond à ces différentes questions avec l'aide de journalistes sportifs et écrivains dans cette 66e émission d'Apostrophes.

Condamnés ou condamnables, les criminels sont également des sources d'inspiration pour les créateurs. Du polar au thriller, le crime fascine. Mais comment expliquer les raisons de ce succès ? Les criminels sont-ils des vedettes d'un nouveau genre ? Ce qui est sûr, c'est que leur réputation n'est plus à refaire.

Les invités de ce vendredi 9 juillet 1976 sont des spécialistes des animaux. Ils confrontent leur point de vue sur le comportement animal, et les liens entre les hommes et les bêtes. Frison Roche raconte son expérience avec les loups au Canada. Il donne aussi un bon conseil de survie face à un ours « rester calme et analyser la situation ». Mais l'être humain dit intelligent se révèle inintelligible dans sa majorité, ne prennant pas soin des autres espèces de vies qui peuplent cette terre et dont le seul tord, aux yeux de l'humanité, est d'exister.

Détenir du pouvoir, est-ce être maître ou esclave de ce privilège ? Plusieurs grands hommes politiques ont été victimes d'un pouvoir qui leur échappe et les condamne par conflits d'intérêtes d'autres politiciens. L'homme qui commande est-il, alors, un homme maudit ? Dans les multiples « possibilités » qui lui sont confiées, il en est une latente : celle de sa chute parce que le pouvoir est éphémère, non par sa durée mais parce qu'ils sont nombreux à le convoiter, prêts à tout pour y parvenir.

La Franc-maçonnerie aujourd'hui n'est guère différente de celle d'hier et d'avant-hier. Qui sont les francs-maçons et que cherchent-ils à part le pouvoir, asservir les peuples en esclaves et s'enrichir à leur dépends ? Alors que la suspension de Fred Zeller, Grand Maître du Grand Orient de France, fait polémique, Bernard Pivot saisit l'occasion au vol pour s'entretenir avec des auteurs, des adeptes et des anciens de l'organisation autour des arcanes des fameuses loges qui dirigent, contrôlent la France.

Le rapport de l'homme à l'Histoire est toujours délicat. Un historien peut-il réellement être impartial dans sa manière de raconter les faits ? Tout dépend si celui-ci est un historien dit accrédit, valiidé par quelques gouvernement, État. Le passé n'est-il pas omniprésent dans le présent ? L'Histoire avec un grand H, si riche et fascinante, mérite, selon les historiens, d'être racontée. Mais sont-ils aptes, autorisés à la livrer telle quelle ? La réponse est dajà dans la question...

Cette émission est consacrée à la médecine. Bernard Pivot s'entretient avec des témoins, des spécialistes et des penseurs de ce domaine crucial mais sous contrôle des puissances laborantines. Ils présentent leurs ouvrages et témoignent des avancées et des bouleversements sur des thèmes aussi divers que le quotidien d'une émission médicale, la prise en charge des malades, le cancer... sans jamais en trouver le remède de le guérir et encore moins de l'éviter, voire de le soustraire des modes de vie, de consommation des sociétés contrôlés et imposés par les États-Unis.

Bernard Pivot a réuni quatre hommes aux destins singuliers et exceptionnels. Il reçoit Gaston Lucas, serrurier et héros du livre d’Adélaïde Blasquez, Marek-Halter, fervent promoteur de la paix au Proche-Orient, José Luis de Villalonga, auteur et acteur espagnol et le compositeur Nicolas Nabokov, pour évoquer leurs trajectoires personnelles.

Deux écrivains, anciens membres du Parti communiste français, débattent sur la capacité de ce dernier à se remettre en question et à changer. Les auteurs parlent de leur engagement, de la rupture, évoquent ce qu’est le P.C.F. aujourd’hui, son éloignement du Parti communiste d’URSS, et la part sombre de l’histoire du communisme avec Staline.

Et si nous parlions de quelques grands écrivains (de Gauche) ? Pour parler de Goll, Malraux, Rilke et Miller, plusieurs invités prestigieux prennent tour à tour la parole au sujet des hommes qu'ils et elles ont côtoyé durant une partie de leur vie. Or visiblement, les diverses personnalités présentes sur le plateau ne partagent pas le même avis sur ces grandes figures de la littérature.

C'est une édition qui restera dans les mémoires pour l'atmosphère bon enfant qu'a sciemment entretenue sa thématique : le comique par l'absurde. Entre fous rires et pitreries, le plateau de Bernard Pivot, échauffé par la participation d'un Raymond Devos au sommet de sa forme, disserte autour des calembours et des porte-étendards du non-sens.

Plusieurs auteurs sont réunis pour tenter de comprendre la cause du malaise dans la société française de la fin des années 70. Autour de la table, les participants, dont Edith Cresson, secrétaire du PS, s’expriment sur des thématiques diverses, la vie politique, la famille, la natalité, la montée de l’individualisme et les changements de mœurs.

Simone Signoret et Jean-Pierre Aumont, sont de grands acteurs du cinéma français. Mais alors que la première fut une fervente représentante du Parti communiste avant d'ouvrir les yeux ; le second dû feindre d'être de Gauche pour pouvoir travailler. Ce statut, tant recherché, est le résultat de longues années de travail, mais aussi d'un « soupçon » de talent. Mais que se passe-t-il réellement en coulisse, lorsque le rideau tombe ou que la caméra s'éteint ?

Hommage à George Sand, précurseure d'un mouvement littéraire féminin et féministe. Cette figure de la littérature française représente à elle seule tous les aspects dont il est ici question : l'indépendance, l'émancipation, l'ambition. Les invitées sont des femmes qui se reconnaissent dans les valeurs défendues par la baronne Dudevant.

En ce 11 novembre 1976, entourés de ses invités, Bernard Pivot nous emmène en province. Certains partagent l'amour de leur région, en parlant notamment de vin et de gastronomie. D'autres crient leur colère face à la domination de la capitale, ou l'exploitation de l'image provinciale, avec l'exemple de la célèbre Mère Denis, présente sur le plateau.

Émission consacrée et dédiée à André Malraux, décédé dans sa soixante-quinzième année, ce 23 novembre 1976. Claude Mauriac, Maurice Clavel, Bertrand Poirot-Delpech, Pierre Schoendorffer et deux jeunes invités, qui ont tous connu l’écrivain, reviennent sur sa personnalité, ses relations avec Charles de Gaulle, son Musée imaginaire et son œuvre littéraire.

Un bouillon de culture offert par la fine fleur de la littérature française en 1976. Les lauréats des plus grands prix littéraires, dont le Prix Goncourt Patrick Grainville pour Les Flamboyants, ainsi quelques malheureux recalés tout aussi méritants, éclairent l'audience sur leurs idées, leurs derniers ouvrages et leurs parcours littéraires.

Alain Peyrefitte, homme d'État sous la présidence de Georges Pompidou, est également écrivain. Revenir sur son dernier ouvrage, Le Mal français, est aussi l'occasion de se confier sur ses préférences littéraires, ses œuvres favorites et ses auteurs de prédilection. Entre les lignes, s'aperçoit une vraie déclaration d'amour aux lettres, si belles, si éternelles.

Voici des hommes qui se questionnent à propos de l'Homme, encore et toujours, comme un éternel retour sur eux-mêmes. Discussion menée exceptionnellement en plein cœur du Musée du Louvre où se mélangent ensemble les vestiges d'une humanité passée et les différents points de vue sur le futur de l'Homme.