Saison 16 (Infrarouge)

Comment vivre sous le poids de la différence ? Par quoi doit-on passer pour accepter qui l’on est et le faire admettre aux autres ? Qu’est-ce que la singularité la plus dérangeante peut nous dire de notre humanité commune ? Au cœur de « La disgrâce », des hommes et des femmes que l’on regarde avec difficulté.

C’est un métier à double tranchant. Boucher : hier respecté par tous, aujourd’hui éreinté par certains. La cause végane et les scandales alimentaires bousculent les travailleurs de la viande. Artisans de quartier ou salariés de grande surface, ils doivent se réinventer. Une vraie boucherie donne à voir leur quotidien et laisse s’exprimer une parole… crue.

Le 6 juin 1944 et dans les jours qui suivent, plus d’une centaine de lycéens parisiens quittent la capitale, par petits groupes. Ils filent vers le Sud pour aller combattre les Allemands. L’aviation anglaise doit leur parachuter des armes dans les forêts de Sologne. Ils sont issus des grands lycées parisiens. Regroupés dans une organisation appelée le Corps Franc Liberté, ils font partie des plus jeunes résistants que la France ait connue. Dans les greniers, dans les caves des lycées, ils se sont entraînés et ont été finalement intégrés aux Forces Françaises de l’Intérieur.

Camilya est de la cité du Luth à Gennevilliers, Sarah, Imane et Kamba sont du quartier de Mont-Conseil à Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne. Elles sont la troisième génération issue de l’immigration mais elles se définissent comme des « meufs de cité », comme pour revendiquer une identité propre, une origine territoriale plutôt qu’ethnique qui dit une autre réalité, celles des luttes spécifiques, communes à toutes les filles de cité, pour s’imposer autant qu’exister.

Le 17 mars 1951, Pauline Dubuisson tire trois balles de pistolet sur son ancien amant, et le tue. Bien que prétendant qu'il s'agit d'un accident, elle est condamnée aux travaux forcés...

Une année à l'école Kourtrajmé, fondée par Ladj Ly, réalisateur du film « Les Misérables ». C'est la première école de cinéma gratuite et ouverte à tous, au cœur de Clichy-Sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. De la sélection de la trentaine d'élèves à la réalisation de leurs premiers courts-métrages, de la découverte de la réalité de leur vie quotidienne à la remise de leurs diplômes, plongée au cœur d'une école de la seconde chance. À travers les destins singuliers des élèves, les métiers du cinéma se dévoilent comme porteurs de valeurs de persévérance et d'entraide et comme vecteurs d'expression.

Cinq anciens détenus ont été suivi tout au long de leur première année hors de prison. Chacun cherche à se reconstruire à sa manière, avec des hauts et des bas.

Audrey et Lauriane, deux citadines désireuses de changer de vie, ont décidé de reprendre une ferme laitière pionnière située en Centre-Bretagne que Jean-Yves et Elisabeth, un couple d’agriculteurs bientôt retraités, ont façonné depuis une trentaine d'années. Les deux jeunes femmes se donnent un an pour apprendre ce nouveau métier, dur et exigeant.

Quand la France gronde dans la rue, la stratégie et la maîtrise de l’ordre public deviennent un enjeu politique crucial pour l’État. En première ligne lors des manifestations, des CRS, des gendarmes mobiles et des membres des BRAV (Brigades de Répression de l’Action Violente) racontent la réalité de leur métier et leurs perceptions des choix politiques. En regard, la hiérarchie, Laurent Nuñez, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, les préfets de police, Michel Delpuech et Didier Lallement, expliquent et justifient leurs choix tactiques.

Quatre hommes et deux femmes, qui entendent des voix alors que personne ne leur parle, racontent ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils vivent encore. Ce film montre le caractère intrusif, déstabilisant, que peuvent avoir ces voix, mais aussi le cheminement de chacun pour parvenir à les faire taire ou à composer avec. Appréhender un peu mieux de tels phénomènes, qui se passent dans la tête des autres, permet de comprendre peut-être ce qui se passe dans la sienne.

Le cannabis a changé. Toujours plus puissant et addictif, il n'a plus rien à voir avec ce que certains fumaient il y a vingt ans. Or, les ados fument de plus en plus alors que les effets toxiques du cannabis sont prouvés sur le cerveau. Perte d'attention et parfois de QI, déscolarisation, solitude affective et même, dans certains cas, conduites psychotiques : la "fumette" est devenue un enjeu de santé publique. Chez les jeunes, le cannabis a pourtant une bonne image. Il est réputé moins nocif que l'alcool ou la cigarette. Les adolescents français en sont les premiers consommateurs d'Europe. "Jeunesse en fumée" leur donne la parole, sans filtre moralisateur.

Durant deux ans, les réalisateurs ont suivi le quotidien de l'EHPAD de Lépine, à Versailles, dans les Yvelines, un lieu d'accueil pour personnes âgées... organisé en coopérative. A Lépine, les résidants, le personnel et les familles sont également soucieux de la bonne marche de l'établissement. Par-delà la viabilité économique du projet, ils ont une volonté commune : trouver une nouvelle façon de prendre en charge le grand âge.

Guillaume, Kahina, Alex, Gabriel et Jérémie vivent dans un pavillon de la banlieue parisienne, sans leurs parents, accompagnés d'éducateurs. Cette microstructure a été mise en place pour des enfants qui ont mis en défaut tous les dispositifs de la protection de l'enfance. On les appelle au mieux les "exclus" au pire les "incasables".

En France, 62 000 enfants sont éduqués à la maison : c'est l'instruction qui est obligatoire, non l'école. Rencontre avec des hommes et des femmes qui ont fait le choix d'assurer eux-mêmes la transmission des savoirs, inventant leurs propres méthodes d'apprentissage et assumant un choix à rebours des habitudes de la société. Comment les enfants se développent-ils dans cet environnement exclusivement familial ? Comment répondent-ils aux attentes sociales hors de ce cadre ? Parents et enfants témoignent sur ce sujet fortement polémique.

L'écrivain et voyageur Sylvain Tesson livre le récit de son immersion auprès des légionnaires de Guyane. A leurs côtés, il découvre un espace sauvage et mystérieux, la forêt amazonienne, et l'histoire de ces hommes qui renoncent à leur propre nom. Des hommes qui lui confient leur passé et lui racontent cette deuxième naissance, cette "vie française", lorsqu'ils signent pour coiffer le képi blanc. Un voyage au plus près de l'homme et de la nature raconté par celui qui aime être à l'écoute du monde.

A Strasbourg, l'Ecole nationale d'Administration forme la haute administration, les décideurs du CAC 40 et les futurs responsables politiques du pays. Au fil du temps, l'école est devenue le lieu qui cristallise la rancœur contre "ceux qui nous gouvernent". Qui sont les énarques et comment se forment-ils ? L'école est-elle l'eldorado d'élèves méritants ou le lieu de l'entre-soi ? Instruit-elle les serviteurs de l'Etat ou est-elle la fabrique du pouvoir ? La réalisatrice Virginie Linhart a suivi leur parcours de janvier 2019 à octobre 2020, sans savoir que cette promotion serait l'une des dernières existantes.

Dans les sociétés occidentales, le refus de se voir vieillir s'accompagne d'un refus de regarder les "vieux". Ils dérangent et agacent. En 1970 déjà, Simone de Beauvoir alertait : "Les vieillards sont-ils des Hommes ? A voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter.". Mais pourquoi les vieux font-ils si peur ? Parler d'eux, c'est parler de la société, de la place qu'elle leur donne, ou qu'elle ne leur donne pas. Dans ce film, ils prennent la parole. Quels sont leurs envies, leurs angoisses, leurs joies, leurs peines, leurs espoirs ?

Après des années de combat, de patience et d'amour, Philippe et François vont enfin devenir pères. Au Brésil, un enfant de 10 ans les attend, il s'appelle Renan. Ce documentaire raconte le chemin d'un couple homoparental dont le désir d'enfant a été mis à rude épreuve mais aussi l'histoire d'adoption d'un garçon de 10 ans qui va devoir faire la paix avec son passé. «Le roman de Renan» est un récit singulier car jamais une adoption n'a été racontée ainsi, simultanément par l'enfant et par ses parents. Pour Renan et pour ses papas, la route est longue pour réussir à devenir une famille.

Au début, ils se croyaient consentants. Puis ils se sont tus. Comment consentir à ce que l’on ne connaît pas lorsque l’on a moins de 15 ans ? L’engrenage du silence et la pression des adultes à une supposée histoire d’amour les enferment alors pour des années. Quatre filles et deux garçons racontent comment, adolescents, ils n’ont pu échapper au désir sexuel d’un adulte. Comment il leur a fallu des mois, des années ou des décennies, avant de comprendre que leur consentement n’était pas libre et éclairé. Des années 1970 à aujourd’hui, ce documentaire retrace aussi le consentement d’une société à tolérer les relations sexuelles entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans. La nouvelle loi sur le non-consentement, votée en avril 2021, permettra-t-elle de mieux protéger les adolescents ? À chacun de nous d’apporter une réponse.

Pour les six orphelins interrogés dans ce documentaire, nul doute que l'évocation de la mort de leurs parents provoque plus d'émotions chez les autres que chez eux. Impossible de mettre un nom sur ce sentiment gênant, mais ils sont tous unanimes sur ce point. Alysia, Céline, Louise, Jean-Pierre, Jean-Philippe et Geoffrey, autant d'êtres qui peinent à exprimer leurs ressentis face aux regards ou aux questions des autres, dévoilent leur intimité et leurs quotidiens. Refusant leurs sorts, ils se sont servis de cette épreuve pour gagner en maturité et savoir se débrouiller seuls, et ce dès leur plus jeune âge pour certains...

En 1918, alors que la Grande Guerre laisse l'Europe exsangue, un nouvel ennemi frappe sournoisement, sans visage ni drapeau : une grippe virulente se répand rapidement sur les cinq continents. Les populations n'y sont pas préparées, d'autres sont déjà affaiblies par les privations, et les gouvernements, qui ne savent comment y faire face, minimisent parfois son ampleur. La grippe espagnole fera, en 2 ans, 50 à 100 millions de morts : soit plus de victimes que la guerre elle-même. C'est de loin la plus meurtrière des pandémies modernes.

Aujourd'hui, les femmes ne représentent qu'un tiers des emplois dans les sciences, et parfois moins de 15% dans les secteurs comme les mathématiques ou le numérique. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Comment faire évoluer les mentalités et changer la donne ? Ce film explore ces questions à travers les portraits de quatre femmes scientifiques : Solène, ingénieur en génie mécanique sur les Chantiers de l'Atlantique ; Mathilde, chercheuse en biologie près du cercle polaire ; Agathe, développeuse en informatique, et Zoé, étudiante à l'Ecole polytechnique.

Ce documentaire interroge le cocktail toxique qui nourrit la haine 2.0, à travers des portraits croisés d'usagers, souvent mus par des convictions qui justifieraient, selon eux, la banalisation de l'insulte et de l'invective sur les réseaux. La colère et la haine en ligne sont racontées par des internautes qui les alimentent, ceux qui la diffusent, ceux qu'elle a pris pour cible, et ceux qui la combattent. Leurs témoignages sont entrecoupés d'archives issues du net, qui racontent une réalité virtuelle terrifiante.

En France, 150 000 enfants sont confiés à l'Aide sociale à l'Enfance. Parmi eux, 75 000 garçons et filles sont placés en familles d'accueil pour y grandir loin de leurs parents. Gros plan sur les parcours de quelques-uns d'entre eux et de celles et ceux qui les prennent en charge, filmés avec bienveillance par la caméra attentive de Cécile Denjean.

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Devenir moniteur-éducateur pour aider les plus fragiles, les plus abimés c'est le chemin singulier choisi par les quatre personnes suivies tout au long de ce documentaire. Pendant un an, des bancs de l'école aux stages sur le terrain, la caméra accompagne leurs premiers pas auprès de jeunes autistes, mineurs migrants, enfants placés ou SDF. Entre la quête d'un métier qui a du sens et l'envie d'être utile, ils se feront l'écho d'une société qui apprend à prendre soin des autres.

En France, les violences conjugales tuent une femme tous les trois jours soit 130 femmes qui meurent chaque année. Ce chiffre ne varie pas et ne reflète qu'une toute petite partie des violences : 220 000 femmes déclarent être victimes de violences sexuelles et/ou physiques chaque année. Soit environ 1% de la population féminine. Ce chiffre est incomplet : il ne décompte pas le nombre de toutes celles qui subissent la violence sans oser le dire.

Malgré le monde qui les sépare, les avocats pénalistes du cabinet Ruben & Associés ne sont pas sans points communs avec leurs clients, majoritairement issus des quartiers populaires. Dans les très chics bureaux du VIIIe arrondissement où ils reçoivent 24h/24 et 7j/7, les punchlines fusent, l’humour règne et la débrouille est monnaie courante. Passionnés autant qu'acharnés, défenseurs fervents d’une justice équitable, Philippe-Henry, Steeve et leurs jeunes collègues écoutent, initient et défendent ceux qui maîtrisent le moins les codes de la justice. « Défendre » propose une plongée inédite dans le quotidien de ces « urgentistes du pénal ».

Entre 500 000 et 1,5 millions de Françaises auraient une "consommation problématique d'alcool". Un chiffre en constante augmentation. L'alcoolisme au féminin demeure pourtant un tabou qui isole les femmes dans la honte et dont la prise en charge est bien souvent trop tardive. Immersion au sein de la première consultation d'alcoologie réservée aux femmes, à l'hôpital Saint-Anne, à Paris.

L'attaque de Pearl Harbor a permis au général de Gaulle et à son mouvement de gagner la légitimité qui lui manquait tant à ses débuts. C'est en Océanie, entre Tahiti, Bora-Bora, Nouméa et les Nouvelles-Hébrides, que la France Libre va devenir pour la première fois une réalité territoriale, et que le Charles de Gaulle sera reconnu officiellement comme son chef par les Américains. Historiens et images d'archives évoquent avec éloquence cette page méconnue de la Seconde Guerre mondiale, décisive pour la France.

La justice est-elle en crise ? Dans ce documentaire, plusieurs magistrats apportent leur témoignage sur l'institution qu'ils servent. Outre les questions matérielles, budgétaires, politiques et médiatiques qui les assaillent, ils s'interrogent sur leur place dans le système démocratique et alertent sur le sentiment de perte de sens et d'impuissance qui les guette. Tous parlent d'expérience, loin des discours théoriques sur la justice. Ils expliquent leur quotidien, leurs tâches, leurs difficultés et leurs propres limites. De quoi remettre en perspective une profession au sujet de laquelle circulent beaucoup de clichés.